Prince du Crépuscule ¤ Fils aîné de Morgoth Messages : 9 Date d'inscription : 07/03/2016 Age : 28
INFOS JOUEUR ▌Bourse : 0 deniers ▌Voie du : Héros ▌Prestige : 0 | Sujet: Saluez, mortels, la venue du Prince du Crépuscule Dim 26 Juin - 23:29 | |
| 19 avril, an mille du Quatrième Âge Il était le fruit de l’ombre et de la lumière. Son père l’avait nommé Tindernil, le Prince du Crépuscule. A ce titre, il pensait être l’être le plus parfait de l’univers. Le monde n’était ni blanc, ni noir. Il était chaos, mélange et complexité. Il aimait Arda comme il s’aimait lui-même : il ne voulait pas la détruire, il voulait la gouverner. Il le ferait au nom de son Père, Morgoth, qui était à ses yeux le créateur véritable de ce monde. Morgoth était le Père du Chaos, car Arda était Chaos. Sans lui, Arda n’aurait été qu’un lieu sans intérêt, un monde plat et sans avenir, baigné dans la seule lumière des Ainur. Grâce à Morgoth, il était possible pour chacun de réaliser de grandes choses. Les ambitions de l’être le plus vil pouvaient lui permettre de s’élever dans le monde. En ce sens, le Prince du Crépuscule était fasciné par les Hommes. Ils allaient rampant à travers le monde, se mêlant dans la fange, et cachant leurs vices derrière de beaux atours une fois qu’ils avaient suffisamment de moyens pour les dissimuler. Les plus puissants n’étaient que les plus hypocrites. Fortune, pouvoir et amour n’étaient fondés que sur des vices : les Hommes y voyaient là de brillants joyaux, mais seul leur désir inassouvissable les allumait. Avarice, volonté de puissance, perversion. Lumière, et par-dessous, l’ombre. Pour conquérir ce monde, Tindernil le savait, il lui faudrait travailler dans l’ombre. C’était là que ses tiraient toutes les ficelles. Ainsi, il s’était lui-même donné le titre d’Homme du Silence, Anwedin. C’était le titre qu’il se donnait quand il prenait forme humaine, forme qu’il affectionnait, on s’en doute, par-dessus tout. Durant le temps court de son existence, Anwedin avait beaucoup appris de l’Homme. Ces êtres se croient d’une complexité et d’une grandeur extrêmes, mais il lui avait suffit de lire leur théâtre et les récits des actions de leurs rois, et de fréquenter quelques-uns d’entre eux pour que le prisme de l’humanité se révèle à lui. Il avait tout vu, croyait-il, de cette race. Et il l’adorait. Comme les amateurs d’art, qui voyageaient à travers des contrées entières pour voir des chefs-d’œuvre inégalés, Anwedin arrivait enfin à Osgiliath. C’était dans ce lieu de pouvoir, où se trouvaient les plus belles femmes du monde, les hommes les plus riches et les seigneurs les plus puissants, qu’il pourrait admirer la foule glapissante du crépuscule. Car les Hommes étaient fils du Crépuscule tout comme lui, arrivés en Arda après la mort des Deux Arbres, et plongés dans les ténèbres dès le commencement. Et cette génération vivait également dans le Crépuscule de leur monde, car Arda serait bientôt gouvernée par Morgoth. L’équilibre final allait être rétabli, Valinor serait détruit. Morgoth aurait sa vengeance. Le monde lui appartiendrait, et il le gouvernerait, avec le Prince du Crépuscule à ses côtés. Anwedin régnerait sur les Hommes, cette race qui le fascinait, comme elle avait fasciné Sauron avant lui, qui s’était plu à la corrompre et à la gouverner. En les corrompant et en les assujetissant à sa volonté, Anwedin ne ferait que réaliser leur véritable nature, écrasée sous les mensonges des Valar. Les Hommes devaient vivre dans la bonté et la vertu, uniquement ? Mais les Valar les avaient abandonnés, les avaient exclus de leur royaume et les avaient abandonnés à Sauron. Le règne de Tindernil serait plus doux, et en même temps plus terrible. Il les gouvernerait de l’intérieur. Il les rendrait immortels, afin qu’ils puissent le servir à jamais, s’il le pouvait. Il était certain que son père, une fois sa vengeance obtenue, pourrait déployer ses pouvoirs immenses, qui dépassaient l’entendement. Tindernil regardait le crépuscule, le Soleil qui s’en allait à l’Ouest. Son cœur fut un instant pénétré par la nostalgie. Le peu de temps qu’il avait passé en dehors du monde lui avait été comme l’éternité : là-bas, il n’y avait pas de temps, pas d’âges. L’esprit humain ne pouvait pas le comprendre. Si son père haïssait cet endroit, Tindernil, qui n’avait connu que cela, s’y était senti en paix. Dans le vide, où il ne devait y avoir ni lumière, ni ténèbres, lui y avait trouvé ses deux parents, le Soleil, et Morgoth. Il ne ressentait pas d’amour à leur égard, ce sentiment purement lumineux. Il ne ressentait pas non plus la colère. Il ne ressentait que la paix. A présent, il avait été projeté dans le monde, et l’équilibre de son être avait été rompu. Les passions s’étaient soudain déchaînées en lui, bonnes comme mauvaises. Mais il savait qu’il agissait sous le regard de son père, qui avait suivi ce test avec attention. Cependant son père était un Vala, et sa mère simplement une Maia. L’Ombre serait toujours plus forte en lui. Et ainsi il serait plus fort : car c’était bien en agissant dans l’ombre qu’il attendrait la toute-puissance. Désormais, il connaissait la façon dont les ténèbres composaient l’âme humaine, la striaient et la parcouraient, comme la sève à travers le bois, comme le sang à travers la chair. Quand la nuit fut pleinement tombée, il sentit la vie battre en lui, à pleine puissance. Il mit pied à terre, enlevant la selle de son cheval, un étalon bai. L’animal partit, au galop. Anwedin aimait marcher parmi les hommes comme l’un d’entre eux, mais cette fois-ci il lui faudrait faire impression, pour soumettre leurs esprits. Son corps devint cendres, poussière : une fumée de ténèbres et d’étoiles scintillantes mêlées, qui s’envola au dessus de l’eau du fleuve, légère comme un souffle. Le corps sublime du Prince du Crépuscule se recomposa dans la cour en pierre, au fond de laquelle poussait un cyprès. Au milieu se trouvait une fontaine, dont le cours ne s’arrêtait jamais. Quand les hommes virent Anwedin surgir de l’ombre, ils s’inclinèrent tous devant le Fils de Morgoth. |
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